Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive
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ISSN n° 0769-4113
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intellectica 2007/2-3, n° 46-47

Culture and Society: Some Viewpoints of Cognitive Scientists

 

Bernard Conein

Schémas de groupe, action conjointe et cognition sociale : l'hypothèse simmelienne

Résumé. Il y a peu de consensus sur la signification du terme ‘groupe social’. Une vision dominante en psychologie du développement et en philosophie met en avant l’attention sociale et l’action conjointe sans considérer la nature des buts sociaux (sélection des partenaires, acquisition de rang). Pour Simmel et les théoriciens de l’action conjointe, un groupe social est le résultat des actions réciproques de deux agents. Dans cette perspective (que j’appellerai l’hypothèse simmelienne) l’action conjointe mutuelle est un mécanisme constitutif générant à la fois des dyades et des groupes plus larges. L’autre, dominante en écologie comportementale et en éthologie, se focalise sur le comportement d’affiliation (coalition) et sur la gestion des relations sociales multi-niveaux. Selon cette vision (l’hypothèse de « liaison »), un groupe social est fondé sur une sélection de partenaires, des buts sociaux et des évaluations de relations. L’opposition entre les deux visions peut-elle être surmontée ou bien celles-ci impliquent-elles des divergences intrinsèques portant sur des schémas de groupes et des habiletés sociales sous-tendant la liaison sociale entre humains ?
Je montrerai que les deux approches s’appuient sur des figures distinctes lorsqu’elles caractérisent les schémas de groupe et les savoir-faire sociaux impliqués. Je suggérerai cependant qu’il n’y a pas nécessairement conflit entre les deux visions car les coalitions portent sur des actions coopératives conjointes. J’avance qu’une partie de la difficulté avec l’hypothèse simmelienne a à voir avec la proéminence donnée à la coopération sur la coalition et sur la négligence du contrôle social.

Mots clés : Comportement d’affiliation, Action conjointe, Cognition de groupe, Coalition.

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Bernard Conein

Group Patterns, Joint Action and Social Cognition: the Simmelian Hypothesis

Abstract. There is little consensus on what the term ‘social group’ means. One prominent view in Developmental Psychology and Philosophy emphasizes social attention and joint action without considering the nature of social goals (partner’s selection, rank acquisition). A social group for Simmel and joint action theorists is the result of reciprocal actions of two agents. In that perspective (which I will call the Simmelian hypothesis) joint mutual action is a constitutive mechanism for generating both dyads (pair bonds) and larger groups. The other, dominant in Behavioral Ecology and Ethology, focuses on affiliative behavior (coalition) and the monitoring of multi-level social relationships. A social group in that view (the bonding hypothesis) is based on partner selection, social goals and relationships assessment.
Can the opposition between the two views be relaxed or do they imply intrinsic diver-gences on group patterns and social skills that underlie human social bonding?
I will show that the two approaches focus on distinct features when they characterize the group patterns and social skills involved. However I shall suggest that there are no necessary conflicts between the two views as coalitions bear upon joint cooperative actions. I propose that part of the difficulty with the Simmelian hypothesis has to do
with the prominence given to cooperation over coalition and the neglect of social monitoring.

Key words : Affiliative behavior, Joint action, Group cognition, Coalition.

 


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