Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive
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ISSN n° 0769-4113
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intellectica 2005 2/3, n° 41-42: Espace, inter/action & cognition [retour table de matières]

 

John B. HAVILAND

Précision directionnelle des gestes déictiques en Zinacantec : conditions (cognitives ?) de la parole sur l'espace, Pages 25-54

Resumé: L’étude comparée de la cognition spatiale établit un contraste entre les systèmes de calcul de la position et de la trajectoire qui reposent sur des raisonne­ments relatifs au corps - souvent le corps d’un observateur égocentré - et les systèmes fondés sur des coordonnées globales, des points de réfé­rence absolus n’impliquant pas la position ou l’orientation d’entités mobiles. Je consi­dère ici le cas - issu de données enregistrées auprès d’un locuteur Tzotzil du haut Chiapas, au Mexique - où les res­sources orales pour décrire des relations spatiales sont moins élaborées que les repré­sentations gestuelles correspondantes. Des travaux antérieurs sur le Tzotzil montrent que dans cette culture l’expression des relations spatiales repose, cognitive­ment et in­teractivement, sur des représentations très préci­ses de l’espace présent et distant, ca­ractérisées par une orientation absolue. Je décris des situations semi-expé­rimentales qui visent à examiner ces ressources expressives et leurs conceptualisations sous-ja­centes. Les gestes révèlent avec évidence non seule­ment la spécificité de la connais­sance spatiale mais aussi le type d’opérations conceptuelles - comme la trans­position ou le recentrage - disponibles auprès des inte­ractans pour communiquer à propos de cette connaissance.

Directional Precision in Zinacantec Deictic Gestures: (cognitive ?) preconditions of talk about space

Abstract: Comparative work on human spatial cognition contrasts systems of calcu­lating position and trajectory that involve body-relative reckoning - frequently where the body in question is that of an egocentric observer - with systems which rely on global coordinates such as compass directions not relative to the positions and orien­tations of moveable entities. I consider here a case - from a Tzotzil speaker from highland Chiapas, Mexico - in which spoken resources for describing spatial relations are less developed than corresponding gestural representations. Previous studies of Tzotzil suggested that expressing spatial relationships relies, cognitively and interac­tively, on quite precise, absolutely oriented representations of both microspace and distant locations. I describe semi-experimental studies designed to examine expressive resources and their conceptual underpinnings. Gesture provides striking evidence not only about both the specificity of spatial knowledge, but also about other conceptual operations - transpositions and re-centerings - available to interactants for communi­cating about such knowledge.

 


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