Folksociology et les fondements cognitifs de la culture.

Hirschfeld Lawrence A.
Langue de rédaction : Anglais
DOI: 10.3406/intel.2007.1284
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Une caractéristique de la vie sociale humaine est sa variabilité au cours de l’histoire et entre les cultures. Il y a cependant une constante, qui réside dans l’importance du sentiment d’appartenance au groupe, dans le raisonnement à propos du comportement des autres. Le fait que des modes de raisonnement soient acquis en fonction du groupe auquel on appartient a typiquement été considéré comme problématique pour les théories de l'apprentissage selon lesquelles ce sont les mêmes processus cognitifs qui sont utilisés dans le raisonnement quels que soient les domaines, indépendamment du contenu. Nous avancerons ici que l’accent mis sur la l'idée d'un apprentissage général et sur la variabilité culturelle obscurcit le fait que les processus spécifiques à un domaine jouent un rôle crucial dans la solidification et le maintien de la vie sociale humaine et dans sa variabilité culturelle. On explore cette hypothèse en examinant les éléments en faveur d’une compétence modulaire évoluée pour la ‘folksociology’ gouvernant le développement du raisonnement de groupe ; compétence cruciale pour comprendre à la fois l’invariabilité trans-culturelle et la variabilité culturelle. Tous les animaux sociaux doivent nécessairement coordonner leur comportement avec les membres de leur propre groupe social et les membres d’autres groupes sociaux. Pour ce faire, ils ont probablement des compétences cognitives particulières correspondant aux catégories conspécifiques, en tant que membres de catégories ou de groupes sociaux divers. Le cas humain est cependant particulier. La socialité humaine, et en particulier les catégories et les groupes humains, sont culturellement et historiquement constitués ; ainsi les compétences sociales sont acquises dans des environnements culturels différents. Une capacité cognitive, dont les entrées déclenchant et les sorties sont globalement figées (comme pour la plupart des espèces sociales non humaines) ne serait ainsi pas pertinente pour rendre compte des systèmes variables de la catégorisation sociale humaine.



Pour citer cet article :

Hirschfeld Lawrence A. (2007/2-3). Folksociology et les fondements cognitifs de la culture. In Clément Fabrice & Kaufmann Laurence (Eds), Culture et société : quelques points de vue de chercheurs en science cognitive, Intellectica, 46-47, (pp.191-206), DOI: 10.3406/intel.2007.1284.