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Repenser la notion d’affordance dans ses dynamiques sémiotiques

Morgagni Simone
Langue de rédaction : Français
DOI: 10.3406/intel.2011.1170
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Les nouveaux textes et objets numériques demandent aux théories sémiotiques et cognitives d’abandonner les approches structuralistes et computationnelles pour se recentrer sur le couplage intime formé par les usagers et leur environnement d’interaction, ce dernier considéré comme un espace permettant l’émergence, le déploiement et la manipulation d’une activité cognitive qui ne peut pas exister en dehors des interactions répétées établies entre le corps du sujet et le monde technologique et culturel l’entourant. Dans ces conditions la notion d’affordance assume une nouvelle centralité. Développée en partant de thématiques propres à la tradition gestaltiste, cette notion a été par la suite rendue célèbre par James Gibson qui en a fait un des piliers théoriques de son approche écologique à la perception visuelle. Malgré cela, ce concept a été par la suite intégré à des conceptions bien plus binaires de la cognition, qui semblent aujourd’hui responsables de la perte d’une grande partie de son pouvoir heuristique. L’objectif de cet article est de revenir à l’origine de cette notion et d’en proposer une relecture dynamique et sémiotique nous permettant de comprendre les affordances comme des dispositions à agir, comme des horizons d’attente étant, dès le début, intrinsèquement liés à la dimension sociale et culturelle du monde humain. Nous montrerons comment l’émergence des possibilités d’interaction avec les objets, et plus généralement comment toute activité sémiotique, ne peut pas se développer dans un temps ponctuel. Elle nécessite, au contraire, d’être comprise dans la continuité propre à une approche systémique à la cognition, permettant de prendre en compte l’environnement et le sujet en dehors d’une distinction binaire et nécessitant en même temps une émergence des activités cognitives et perceptives intégrant des dimensions culturelles et sociales fondamentales. Dans ce cadre, les affordances, peuvent être vues comme des structures émergentes, des réponses concevables à des actions pratiques rendues possibles par les habitudes cognitives retenues par les sujets sur la base de leur inclusion dans un système de pratiques et de connaissances qui présuppose un horizon d’action située et spécifique.



Pour citer cet article :

Morgagni Simone (2011/1). Repenser la notion d’affordance dans ses dynamiques sémiotiques. In Rosenthal Victor (Eds), Synesthésie et Intermodalité, Intellectica, 55, (pp.241-270), DOI: 10.3406/intel.2011.1170.