Faire trace : un dispositif de représentation du social

Jeanneret Yves
Langue de rédaction : Français
DOI: 10.3406/intel.2013.1085
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L’article se propose de considérer l’effet trace comme un construit communicationnel dont la genèse doit être interrogée. Deux hypothèses sont étudiées : pas de traces sans leur invention par la société ; le statut actuel de la trace dans les discours et la conception de dispositifs correspond à un régime intellectuel et politique particulier de la communication. La réflexion porte un regard d’information- communication sur l’appropriation sociale des savoirs, sur les écrits de réseau et leurs dispositifs propres, sur la déconstruction de l’évidence d’un objet « trace », et sur la part prise par les approches anthroposociales dans la recherche finalisée et instrumentée. La question de la trace est abordée dans le cadre d’une analyse de la circulation sociale des idées. Le numérique est considéré par les medias informatisés comme supports d’écrits d’écran. La question des médiations éditoriales des textes de réseau, institués en « traces d’usage », est au cœur d’une réflexion sémio-politique.

C’est l’occasion de revenir sur une catégorisation des matérialités d’une trace : empreinte, indice, inscription, tracé. L’exemple des médiations touristiques servira à illustrer les différentes définitions, circulations et fournira d’éclairage concret à l’étude du « faire trace » que poursuit cet article. De complexes et nombreuses transformations sont menées au cours du « faire trace », en particulier quand il s’agit d’inventer les « traces d’usage », par un processus de médiation des usages. Les médias informatisés dynamisent fortement cet effet trace par une industrialisation exponentielle des formes écrites, au statut indécidable et plastique, entre écrit, comput et représentation. Cet article est aussi l’occasion d’interroger la recherche en sciences anthroposociales face à l’idée de trace. Rarement clairement définie, la trace est le plus souvent la variante du « reflet » impliquant une posture de détermination du contexte d’un texte médiatique et s’attache à détailler des éléments d’indicialité dans différents contenus. Est-ce que le sens de « trace » ne serait pas contextuel au travail propre du chercheur le considérant comme objet de recherche ?



Pour citer cet article :

Jeanneret Yves (2013/1). Faire trace : un dispositif de représentation du social. In Mille Alain (Eds), De la trace à la connaissance à l’ère du Web, Intellectica, 59, (pp.41-64), DOI: 10.3406/intel.2013.1085.