Neurosciences et sciences cognitives : relations complexes

Chamak Brigitte
Langue de rédaction : Français
DOI: 10.3406/intel.2018.1875
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Depuis les années 1990, le domaine d’investigation des neurosciences s’est élargi et les références au fonctionnement du cerveau sont aujourd’hui omniprésentes. Avec le développement de l’imagerie cérébrale se sont multipliées les études cherchant à mettre en évidence les bases neurales des fonctions cognitives et des comportements sociaux. L’idée que la connaissance du fonctionnement du cerveau serait primordiale à la compréhension de la nature humaine se diffuse largement et sert de support à un discours philosophique naturaliste propice à la prolifération de neuro-disciplines. Cet article vise à interroger le prestige de l’imagerie cérébrale, à identifier ses limites, et à analyser les relations complexes entre neurosciences et sciences cognitives afin de mieux comprendre les différentes orientations des chercheurs dans ces domaines, du neuro-essentialisme aux approches fonctionnalistes et computo-représentationnelles. La structuration des sciences cognitives a donné lieu à de profonds remaniements au sein du milieu scientifique, a modifié les rapports de force entre disciplines et a profondément transformé les modes de production des connaissances (tournant informationnel). Cette contribution propose une approche historique, avant tout pédagogique, pour traiter de ces changements et de l’invention du « cerveau moyen » par les nouvelles neurosciences qui imposent leurs normes de standardisation, d’automatisation et de quantification.



Pour citer cet article :

Chamak Brigitte (2018/1-2). Neurosciences et sciences cognitives : relations complexes. In Monier Cyril & Sarti Alessandro (Eds), Les Neurosciences au sein des sciences de la cognition entre neuroenthousiasme et neuroscepticisme, Intellectica, 69, (pp.133-148), DOI: 10.3406/intel.2018.1875.