Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive
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ISSN n° 0769-4113
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intellectica 1997/1, n° 24: Olfaction : du linguistique au neurone [retour table de matières]

 

Gilles SICARD, Maurice CHASTRETTE, Nicolas GODINOT

Des représentations de l'espace olfactif : des récepteurs à la perception, Pages 85-107 [Texte en pdf]

Resumé: Alors que les sujets humains sans expertise professionnelle qui voient ou qui entendent ont appris à décrire avec détails plusieurs caractéristiques de leurs perceptions, les descriptions que font le plus généralement les mêmes sujets de leurs sensations olfactives sont extrêmement frustes. Dans quelques cas, ils sont capables d’énoncer le nom de la source (odeur de citron) mais le plus communément ils se contentent de décréter que cela sent bon ou mauvais ! Il est alors difficile de se représenter des propriétés de l’espace humain de perception olfactive. Pour contourner cette difficulté, on peut demander aux sujets de constituer des classes ou groupes d’échantillons odorants fondés sur leurs “airs de famille”. Le premier constat est que chaque sujet propose une classification qui lui est propre. Toutefois, de l’ensemble des réponses de 40 sujets qui ont classé 20 odorants, nous avons extrait les regroupements les plus courants. Les mêmes molécules peuvent être étudiées avec d’autres points de vue ou à d’autres niveaux du système d’encodage de l’odeur. Le chimiste peut y chercher des caractéristiques physico-chimiques, et tenter de préciser celles qui influent sur la représentation de l’odorant dans un système chimio-sensoriel. Le physiologiste, en étudiant le système olfactif des vertébrés, a réuni un corpus de données cohérentes sur l’organisation et le fonctionnement du système nerveux qui traitent les informations apportées par les signaux chimiques. Nous avons, en particulier, pu recueillir une image de la représentation nerveuse de l’odeur à la périphérie du système olfactif. Nous disposons donc de plusieurs représentations de l’odeur dont nous tentons le rapprochement ici, tout en constatant les limites de ce procédé.

 

Representations of olfactory space : from receptors to perception

Abstract: Non expert subjects have acquired the ability to describe precisely their visual or auditory perceptions but their description of smells are usually short. In some case they name the odour source (lemon) but they often limit their comments to the pleasant/unpleasant feelings evoked by their olfactory sensations. This makes difficult to obtain a good representation of the human perceptual olfactory space. In order to overpass this difficulty, we asked subjects to put odorant samples in groups according to their “family resemblance”. One of the major results of the study was that every subject proposed his own arrangement. From 40 subjects faced to this grouping task of 20 odorants, it was possible to extract the most common clusters used by subjects. The same series of odorant chemicals can be regarded with other points of view or at other levels of coding in the olfactory system. Chemists can use a number of different physico-chemical parameters to describe the odorant molecules and determine those playing a role in the olfactory space. Physiologists obtained consistent data on structure and function of the nervous system which support the olfactory information processing from studies in the vertebrates. For instance, we have shown images of the activities evoked by odours in the olfactory mucosa of frogs. Thus, we can compare these different representations of odours despite the inherent limitations of such a generalization.


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