Jean FRERE
L’action chez Aristote, Pages 261-274
Resumé: Les questions que se posa la philosophie ancienne sont différentes de celles que se pose aujourd'hui la philosophie. Et pourtant c'est à partir de ces problématiques anciennes qu'ont peu à peu pu se mettre en place les problématiques modernes. Un effort d'archéologie du savoir s'impose donc, comparable au travail de l'archéologue des monuments brisés subsistant du passé. C'est ainsi que, parmi bien des questions, l'on peut s'interroger sur ce qui a pu être décrypté par les Anciens en ce qui concerne l'étude de la conscience et de son rapport avec l'organisme. Quelle est la nature, plus spécialement, de la volonté et du volontaire? Mieux que la philosophie idéaliste de Platon, la philosophie réaliste d’Aristote semble riche de nombreux aperçus, très souvent négligés ou méconnus, mais que l’homme moderne pourra méditer. Dans l’œuvre immense d’Aristote, on retiendra ici des passages d’ouvrages aussi essentiels que le traité De l’âme, L’éthique à Nicomaque, ou Les parties des animaux. À travers ces ouvrages, on s’efforcera de retrouver des ébauches de ce qui, beaucoup plus tard, allait être appréhendé par la notion de corps propre (De l’âme). C’est encore l’ébauche d’une phénoménologie du mouvement volontaire face aux choses (Partie des animaux) ou de l’action volontaire face à autrui (L’éthique à Nicomaque) qui se laisse entrevoir en bien des passages de traités dans lesquels Aristote s’efforce de dégager la part respective de l’intelligence, de l’imagination, du désir, du choix et de la décision dans le domaine du vécu.
Abstract:
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