Bruno Gepner
Relations psychisme-cerveau, dualisme-interactionniste et gradient de matérialité, Pages 319-340
Resumé: Nous proposons dans cet article de poursuivre l’étude d’une nouvelle voie de recherche théorique ouverte au milieu du siècle dernier par des savants comme Karl Popper et John Eccles. Cette voie extrêmement étroite, empruntée par un nombre restreint de chercheurs et philosophes des neurosciences, peut permettre d’interpréter les relations psychisme-cerveau autrement que sous l’angle du courant moniste matérialiste actuellement dominant, qui veut que la conscience soit produite unilatéralement par le cerveau. Elle permet de discuter les propositions du dualisme cartésien à la lumière des neurosciences les plus modernes, c’est-à-dire impliquant dans le fonctionnement intime du cerveau des mécanismes propres à la physique quantique. Cette nouvelle voie du dualisme interactionniste sera ici éclairée par des arguments issus de la pratique psychiatrique et de la réflexion psychologique et psychopathologique. Nous essayons d’aller plus avant dans l’explication des interactions psychisme-cerveau, en faisant la proposition d’une « cinquième dimension », purement psychique, mais relative aux trois dimensions de l’espace et à celle du temps, qui gouvernent le fonctionnement de la matière, cerveau compris. Nous proposons que le psychisme et le cerveau fonctionnent à/dans des degrés de matérialité distincts, qu’ils sont étroitement et logiquement compatibles entre eux le temps d’une vie humaine, deviennent quasiment indistincts l’un de l’autre en cas de fonctionnement neuro-psychique ordinaire, mais se dissocient et fonctionnent de manière relativement autonome l’un par rapport à l’autre en cas de maladies neuro-psychiques. Cette nouvelle approche pourrait à l’avenir ouvrir des possibilités encore inédites pour penser, soigner, communiquer.
Abstract:
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