François-David SEBBAH

L'usage de la méthode phénoménologique dans le paradigme de l'enaction, Pages 169-188

Resumé: Cet article examine et tente d’évaluer l’usage que F. Varela fait de la méthode phénoménologique en sciences cognitives. Il veut se rendre attentif à l’exigence de « contraintes mutuelles » entre une « naturalisation au sens faible » et la phénoménologie, qui préside à cette entreprise où s’esquisse la « neurophénoménolo­gie ». Un intérêt particulier est porté à la question de l’épokhè ou réduction phénoménologique. L’hypothèse de lecture critique est que, malgré l’exigence varélienne, il existe un point où posture phénoménologique et travail scientifique de naturalisation finissent par s’exclure réciproquement – ce qui ne signifie bien sûr pas que la collaboration ainsi esquissée soit sans fécondité.

Using the method of phenomenological reduction in the paradigm of enaction

Abstract: This article examines the way in which Varela employs the method of phenomenological reduction in cognitive science, and proposes an evaluation. Particular attention is paid to the question of the epokhe or phenomenological reduc­tion, and the requirement of “mutual constraints” between “weak naturalization” and phenomenology which underlies the project of “neurophenomenology”. This critical examination leads to the hypothesis that, in spite of the rigour of Varela’s approach, there is a point at which the phenomenological posture and the work of scientific naturalization are finally mutually exclusive – this of course does not mean that the style of collaboration which is sketched out cannot be fruitful.