John B. HAVILAND
Précision directionnelle des gestes déictiques en Zinacantec : conditions (cognitives ?) de la parole sur l'espace, Pages 25-54
Resumé: L’étude comparée de la cognition spatiale établit un contraste entre les systèmes de calcul de la position et de la trajectoire qui reposent sur des raisonnements relatifs au corps - souvent le corps d’un observateur égocentré - et les systèmes fondés sur des coordonnées globales, des points de référence absolus n’impliquant pas la position ou l’orientation d’entités mobiles. Je considère ici le cas - issu de données enregistrées auprès d’un locuteur Tzotzil du haut Chiapas, au Mexique - où les ressources orales pour décrire des relations spatiales sont moins élaborées que les représentations gestuelles correspondantes. Des travaux antérieurs sur le Tzotzil montrent que dans cette culture l’expression des relations spatiales repose, cognitivement et interactivement, sur des représentations très précises de l’espace présent et distant, caractérisées par une orientation absolue. Je décris des situations semi-expérimentales qui visent à examiner ces ressources expressives et leurs conceptualisations sous-jacentes. Les gestes révèlent avec évidence non seulement la spécificité de la connaissance spatiale mais aussi le type d’opérations conceptuelles - comme la transposition ou le recentrage - disponibles auprès des interactans pour communiquer à propos de cette connaissance.
Directional Precision in Zinacantec Deictic Gestures: (cognitive ?) preconditions of talk about space
Abstract: Comparative work on human spatial cognition contrasts systems of calculating position and trajectory that involve body-relative reckoning - frequently where the body in question is that of an egocentric observer - with systems which rely on global coordinates such as compass directions not relative to the positions and orientations of moveable entities. I consider here a case - from a Tzotzil speaker from highland Chiapas, Mexico - in which spoken resources for describing spatial relations are less developed than corresponding gestural representations. Previous studies of Tzotzil suggested that expressing spatial relationships relies, cognitively and interactively, on quite precise, absolutely oriented representations of both microspace and distant locations. I describe semi-experimental studies designed to examine expressive resources and their conceptual underpinnings. Gesture provides striking evidence not only about both the specificity of spatial knowledge, but also about other conceptual operations - transpositions and re-centerings - available to interactants for communicating about such knowledge.
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