Ola Söderström
De la mégalopole au split screen. Trois esthétiques urbaines contemporaines, Pages 201-223
Resumé: Cet article part du principe que la cognition ne peut pas être confinée dans des univers mentaux individuels, mais qu’il s’agit d’un processus qui prend place dans toute une série de lieux, d’institutions et de médias. Je choisis ici d’explorer trois mondes d’images où s’élaborent des connaissances sur la ville contemporaine : celui du peintre argentin Guillermo Kuitca, celui de la série télévisée américaine « 24 heures chrono », celui des réalisations récentes de l’Office for Metropolitan Architecture (OMA). Cette exploration me permet de traverser différents registres de la mise en forme de l’expérience urbaine contemporaine avec pour hypothèse que ces figurations non seulement représentent des espaces urbains contemporains, mais, et c’est évidemment plus intéressant, contribuent à l’instaurer. À partir de ce principe, mon analyse dégage trois éléments principaux : l’écart entre des saisies cartographiques de l’espace urbain et des pratiques urbaines toujours plus diversifiées, le développement d’une culture urbaine de l’urgence et l’avènement, du côté de certains architectes-urbanistes, d’une « cosmopolitique » du phénomène urbain.
From Megalopolis to Split Screen. Three Contemporary Urban Aesthetics
Abstract: This paper assumes that cognition is not a purely mental process but takes place in a series of physical sites, institutions and media. I explore here three sets of images through which a knowledge of the contemporary city is constituted: those of the Argentinean painter Guillermo Kuitca, those of the American TV series “24” and those produced in the occasion of recent projects by the Office for Metropolitan Architecture (OMA). This exploration leads us through different ways of putting the experience of contemporary urban spaces into visual form, with the hypothesis that these images not only represent it, but are constitutive parts of it. On these premises, my analysis highlights three elements: first, the gap between cartographic representations of the city and the increasingly diverse patterns of practice in urban space, secondly, the development of an urban “culture of emergency” and, thirdly, the advent, in the work of certain architects and urban planners, of a “cosmopolitics” of the urban phenomenon.
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