Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive
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ISSN n° 0769-4113
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intellectica 2006/1, n° 43: Internalisme / Externalisme [retour table de matières]

 

Michel BITBOL

Une science de la conscience équitable. L’actualité de la phénoménologie de Francisco Varela, Pages 135-157

Resumé: Le programme de recherche neurophénoménologique de Francisco Varela reste en avance sur notre époque. Il demande de ce fait un effort de réflexion pour être pleinement apprécié et ne pas être pris pour ce qu’il n’est pas. Il a suffisamment de points communs avec la théorie de l’identité de l’esprit et du fonctionnement neuronal pour avoir été parfois confondu avec elle, et pour partager ses qualités explicatives. Mais il s’en écarte aussi sur un point majeur qui évite ses défauts : il défléchit les questions théoriques sur un plan méthodologique ; il n’affirme pas une identité neuro-mentale, mais vise à instituer une relation étroite entre les deux modalités d’investigation. Certaines formulations de Varela ont par ailleurs laissé penser qu’il avait partie liée avec l’idéalisme. Mais là encore, il s’agit d’un faux-semblant. Au lieu d’une thèse de primauté ontologique de l’expérience vécue, ce qu’il fait valoir est l’intérêt pour la science d’une pratique de prise en compte de la totalité des aspects de cette expérience, qu’ils soient subjectifs ou objectifs. Un parallèle avec la biologie évolutive et la physique quantique montre, en fin de parcours, l’universalité épistémologique de la démarche neurophénoménologique.

A Balanced Science of Consciousness: Francisco Varela’s Neurophenomenology

Abstract: Francisco Varela’s neurophenomenological research program is still ahead of us. It therefore needs some further philosophical reflections in order to become fully understood, and to avoid mixing it up with other views. Neurophenomenology shares so many features with the mind-brain identity theory that it has some­times been mistaken for it, and that it also shares some of its explanatory virtues. But it also parts company with the identity theory on a crucial point, so that it is immune of several defects of the latter conception. The major difference is that it deflects theoretical issues onto a methodological plane; it does not state a mind-brain identity, but rather tries to institute a close relationship between the two corresponding methods of investigation. Besides, some sentences of Varela were strongly suggestive of idealism. But once again, this is wrong. Varela does not hold the ontological primacy of lived experience. He only advocates the importance for science of taking into account in its practice all the aspects of experience, be they subjective or objective. A final parallel with evolutionary biology and quantum physics shows that neurophenomenology has reached a high level of epistemological universality.

 


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