L’articulation des données en première et troisième personnes. De la genèse d’une méthodologie originale en Science du sport
DOI: 10.3406/intel.2014.1031
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Classiquement étudiées depuis des méthodologies et des programmes de recherche cloisonnés, fonctionnant indépendamment, les données en première personne (documentant l’expérience vécue de l’acteur depuis son propre point de vue) et en troisième personne (objectivant les dimensions extérieures, publiques des conduites) sont, depuis une décennie, articulées dans l’optique d’accéder à une vision plus globale et complexe des actions. Comment le champ des Sciences du sport a-t-il contribué à la diffusion de cette méthodologie originale consistant en la confrontation de matériaux hétérogènes ? Notre analyse épistémologique examine les conditions, sociales et épistémiques, de sa genèse (conquête progressive d’objets diversifiés, référence à des travaux exemplars, dissémination à partir d’un noyau dur d’auteurs…) jusqu’à l’instauration d’une activité se rapprochant de la science normale. Elle formalise également la diversité des modalités d’articulation entre ces données (corrélation, discordance heuristique…) avant d’évaluer les effets de connaissance spécifiquement générés (renforcement de la robustesse par triangulation, découverte de nouvelles régularités, transformation des pratiques d’intervention…). Au final, l’articulation des points de vue en première et troisième personnes constitue un exemple en acte d’une pratique authentiquement interdisciplinaire.
Pour citer cet article :
Quidu Matthieu, Favier-Ambrosini Brice (2014/2). L’articulation des données en première et troisième personnes. De la genèse d’une méthodologie originale en Science du sport. In Soumissions libres (Eds), Intellectica : numéro 62, Intellectica, 62, (pp.7-34), DOI: 10.3406/intel.2014.1031.