Y a-t-il un problème de l’esthétique? Esthétique, arts et cognition
DOI: 10.3406/intel.2013.1063
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L’esthétique est devenue, avec le développement des sciences cognitives, un enjeu symptomatique qui réactive les dualismes les plus profondément enracinés, et qui voit désormais les perspectives conquérantes issues de la philosophie de l’esprit et des sciences de la cognition s’affronter aux défenses que lui opposent les partisans d’une esthétique soucieuse de préserver son intégrité. Ces débats, déjà anciens, se concentrent sur la naturalisation de l’esthétique ; ils souffrent d’une ambiguïté qui tient pour une large part à la situation que Dewey avait décrite dans L’art comme expérience et aux conditions d’autonomie à partir desquelles l’esthétique s’est constituée comme un champ spécialisé. La présente étude s’attache à montrer qu’il n’y a pas ou qu’il n’y a plus de « problème de l’esthétique » – sinon celui que nourrissent nos malentendus –, dès lors que l’on abandonne, là comme ailleurs, avec les dualismes qui lui sont incrustés, toute espèce d’ « intrinséqualisme » et que l’on se soucie plus de la place des arts et de l’expérience esthétique dans la culture que de ce dont ils sont magiquement investis, par essence et par destination. Le pragmatisme opte ici pour « Mère nature » et contre l’ontologie, y compris lorsque celle-ci tend à se loger dans les garanties que la science est présumée offrir ; il reconduit à nos vocabulaires, aux actions et interactions, ainsi qu’aux intérêts dont ils sont solidaires.
Pour citer cet article :
Cometti Jean-Pierre (2013/2). Y a-t-il un problème de l’esthétique? Esthétique, arts et cognition. In Steiner Pierre (Eds), Pragmatisme(s) et sciences cognitives, Intellectica, 60, (pp.203-218), DOI: 10.3406/intel.2013.1063.