Schémas de groupe, action conjointe et cognition sociale : l'hypothèse simmelienne

Conein Bernard
Langue de rédaction : Anglais
DOI: 10.3406/intel.2007.1285
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Il y a peu de consensus sur la signification du terme ‘groupe social’. Une vision dominante en psychologie du développement et en philosophie met en avant l’attention sociale et l’action conjointe sans considérer la nature des buts sociaux (sélection des partenaires, acquisition de rang). Pour Simmel et les théoriciens de l’action conjointe, un groupe social est le résultat des actions réciproques de deux agents. Dans cette perspective (que j’appellerai l’hypothèse simmelienne) l’action conjointe mutuelle est un mécanisme constitutif générant à la fois des dyades et des groupes plus larges. L’autre, dominante en écologie comportementale et en éthologie, se focalise sur le comportement d’affiliation (coalition) et sur la gestion des relations sociales multi-niveaux. Selon cette vision (l’hypothèse de « liaison »), un groupe social est fondé sur une sélection de partenaires, des buts sociaux et des évaluations de relations. L’opposition entre les deux visions peut-elle être surmontée ou bien celles-ci impliquent-elles des divergences intrinsèques portant sur des schémas de groupes et des habiletés sociales sous-tendant la liaison sociale entre humains ? Je montrerai que les deux approches s’appuient sur des figures distinctes lorsqu’elles caractérisent les schémas de groupe et les savoir-faire sociaux impliqués. Je suggérerai cependant qu’il n’y a pas nécessairement conflit entre les deux visions car les coalitions portent sur des actions coopératives conjointes. J’avance qu’une partie de la difficulté avec l’hypothèse simmelienne a à voir avec la proéminence donnée à la coopération sur la coalition et sur la négligence du contrôle social.



Pour citer cet article :

Conein Bernard (2007/2-3). Schémas de groupe, action conjointe et cognition sociale : l'hypothèse simmelienne. In Clément Fabrice & Kaufmann Laurence (Eds), Culture et société : quelques points de vue de chercheurs en science cognitive, Intellectica, 46-47, (pp.207-220), DOI: 10.3406/intel.2007.1285.