Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive
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ISSN n° 0769-4113
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intellectica 2008/1-2, n° 48-49

Musique et Cognition

André Villa

Questions sur le processus de segmentation de la surface musicale dans la perception des musiques contemporaines et électroacoustiques

Résumé. Plusieurs des théories actuelles de modélisation de la perception musicale travaillent sur les musiques tonales et postulent que notre perception réalise une extraction de gestalten du continuum sonore en les groupant en unités perceptives et ensuite en les organisant dans une hiérarchisation séquentielle. Dans cette perspective, cette organisation perceptive relève de la segmentation de la surface musicale. Cet article développe une analyse basée sur la perception des musiques non tonales et propose une inversion de ce modèle théorique. Dans ce sens, percevoir de la musique ne serait pas réaliser une analyse qui extrait des discontinuités d’une unité fonctionnelle globale, mais une activité qui fait émerger un continu articulé à partir d’éléments discrets qui ont été postulés par le compositeur. Ces éléments ont une morphologie sonore et une fonction dans le discours de l’œuvre musicale. J’appelle ces éléments discrets éléments morphofonctionnels. Le modèle est basé sur une analyse des principales transformations de la musique occidentale pendant le XX ème siècle, notamment sur la dissolution de la notion de forme musicale. La théorie utilise certains concepts phénoménologiques sur la conscience des objets temporels ainsi que l’énaction comme approche de l’activité perceptive. La perception est donc comprise non comme le traitement d’informations mais comme l’action constitutive du phénomène perçu.

Mots clés : Organisation perceptive, Gestalt, segmentation de la surface musicale, forme musicale, morphologie sonore, élément morphophorique, élément morphofonctionnel, cognitivisme, connexionnisme, émergence, énaction, phénoménologie, présent spécieux.

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Music and Cognition

André Villa

Questions about the Process of Musical Surface Segmentation in the Perception of Contemporary and Electroacoustics Musics

Abstract. Several of the current theories used to model musical perception work on tonal music and postulate that our perception carries out an extraction of gestalten from the sound continuum, grouping them in perceptive units and organizing them in a sequential hierarchization. From this point of view, this perceptive organization concerns the musical surface segmentation. This article develops an analysis based on the perception of non-tonal music and proposes an inversion of that theoretical model. Thus, to perceive music would not be to carry out an analysis that extracts discontinuities of a global functional unit, but an activity that makes an articulated continuity emerge from discrete elements, which were postulated by the composer. These elements have a sound morphology and a function in the discourse of the musical work. I call these discrete elements morphofunctional elements. The model is based on an analysis of the main transformations of Western music during the 20th century, in particular on the dissolution of the concept of musical form. The theory uses some phenomenological concepts about the awareness of temporal objects, as well as enaction as an approach of perceptive activity. Perception is thus understood not like data processing but like the action that constitutes the perceived phenomenon.

Key words : Perceptual organization, Gestalt, musical surface segmentation, musical form, sound morphology, morphophoric element, morphofunctional element, cognitivism, connexionnism, emergence, enaction, phenomenology, specious present.

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