intellectica 1997/2, n° 25: Emergence and explanation [retour table de matières]
Bernard MORAND
Les sens de la signification. Pour une théorie a priori du signe, Pages 229-279 [Résumé] [Texte en pdf]
Resumé: Les notions de sens et de signification sont porteuses d’une telle subjectivité que toute tentative de les associer à un programme d’ordinateur pourra sembler utopique. Cette opposition apparente peut être dépassée si l’on dispose d’une théorie convenable pour rendre compte des phénomènes de sens. Nous montrons que des éléments pertinents pour une théorie du signe peuvent être trouvés chez C.S. Peirce. Ils permettent d’articuler le sens avec la signification, c’est-à-dire les occurrences avec le type ou encore les phénomènes avec la théorie. La définition, puis le modèle de catégorisation peircéens du signe proposent une théorie cohérente qui rend compte à la fois des aspects de signification, d’interprétation, d’interaction dialogique et finalement de communication. Cette théorie conduit vers une approche originale de la cognition : un processus de nature différentielle fondé sur une accumulation d’expériences sémiotiques. On peut donc montrer dans quelle mesure la conception classique du symbole, particulièrement dans sa forme positiviste, constitue une réduction sommaire de la complexité d’un système sémiotique.
The senses of meaning. In favour of a sign theory a priori
Abstract: Sense and meaning involve such a subjectivity that a project whose aim would be to relate these notions with computer programs might be considered as an utopian idea. This outward opposition can be overcome if we manage to give an account of the sense phenomenon within a suitable theory. We show that accurate elements for a sign theory can be found in C.S. Peirce’s work. They allow to combine sense and meaning or token and type. The characterisation so as the peircean model of sign categories offer a consistent theory that makes it possible to explain the aspects of meaning, interpretation, dialogical interaction and finally the communication aspect. This theory of sign leads to a genuine approach of cognition viewed as a differential process which is based on the accumulation of semiotic experiences. Therefore it is possible to show how the usual idea of symbol relies upon a strong reduction of the complexity of a semiotic system, particularly in its positivist expression.
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