L'exploration d'un vécu schizophrénique. Ressources d'une méthodologie croisée entre récit semi-directif et micro-phénoménologie.

La schizophrénie, découverte au début du XXe siècle par les médecins psychiatres Eugen Bleuler et Emil Kraepelin, a fait l’objet de nombreuses études scientifiques, qui ont cherché sans guère de résultats probants à ce jour à identifier ce trouble mental à partir d’une analyse du cerveau (emblématiquement Ch. Frith). La psychiatrie, de son côté, s’attache depuis des décennies à décrire les propriétés de ce trouble (par exemple L. Binswanger, M. Boss, W. Blankenburg, B. Kimura, A. Tatosssian, H. Grivois), avec l’objectif d’accompagner au mieux les personnes qui en souffrent. Des témoignages en première personne nous renseignent parallèlement sur le vécu de ces personnes (à titre indicatif : M. Sechehaye, P. Tonka). Dans cette contribution, je voudrais montrer l’intérêt de la méthodologie de l’entretien micro-phénoménologique pour approcher ce trouble. En effet, cette méthode permet d’en proposer une description affinée, susceptible de compléter voire de renouveler les approches disponibles, qu’elles soient en troisième personne (neural) ou en deuxième personne (psychiatrique), et elle se combine de façon intéressante comme on le verra avec les récits en première personne.