La présence de l’archive : réinventer et justifier
DOI: 10.3406/intel.2010.1186
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Avons-nous de la mémoire car nous conservons intacts des souvenirs, ou avons-nous des souvenirs parce que nous exerçons sans cesse notre mémoire, réactivant et réinventant ces derniers ? La fidélité au passé est alors gagée dans l'intégrité des souvenirs, ou dans la qualité de l'exercice de la mémoire. Cette ancienne question connaît une actualité brûlante dans le contexte nouveau dressé par les technologies numériques : d'un côté, une hybris de la numérisation conduisant à tout conserver et stocker, de l'autre, une pratique du numérique où chaque contenu est réinventé dès lors qu'on le consulte. Cet article revient sur les conditions de possibilités de la mémoire pour privilégier une conception dynamique selon laquelle la mémoire est un exercice permanent où l'on s'empare d'objets pour en faire des traces, réinventant ainsi le passé par leur témoignage. L'enjeu est alors la critique argumentée et raisonnée de leur réinvention.
Pour citer cet article :
Bachimont Bruno (2010/1-2). La présence de l’archive : réinventer et justifier. In Steiner Pierre & Stewart John (Eds), Philosophie, Technologie et Cognition, Intellectica, 53-54, (pp.281-310), DOI: 10.3406/intel.2010.1186.