Les fenêtres de la perception : autoscopie, illusions corporelles globales et conscience de soi
DOI: 10.3406/intel.2017.1840
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Durant certains phénomènes autoscopiques et illusions corporelles globales utilisant des dispositifs expérimentaux, des patients ou individus sains peuvent faire l’expérience d’états modifiés de conscience dans lesquels trois aspects fondamentaux de l’expérience ordinaire sont dissociables. Ces trois aspects ont en commun leur caractère apparemment « autoréférentiel » : il s’agit de l’identification de soi à un corps, de la localisation de soi dans l’espace et de la direction ressentie de la perspective visuo-spatiale. Cet article analyse les données cliniques et expérimentales concernant les phénomènes autoscopiques et les illusions corporelles globales, ainsi que les mécanismes d’intégration multisensorielle à l’origine des aspects « autoréférentiels » de l’expérience qu’ils modifient. À partir de ces données, l’article propose par surcroît l’hypothèse selon laquelle la localisation de soi-même dans l’espace, qu’elle soit corporelle ou perspectivale, est une condition nécessaire et peut-être suffisante de l’expérience d’être un sujet percevant le monde depuis un certain point de vue. Une discussion de certains débats en philosophie de l’esprit concernant la localisation de soi, la conscience du corps et la conscience de soi, est esquissée à l’aune de cette hypothèse tout en laissant ouverte la discussion sur les conditions nécessaires de la conscience en général.
Pour citer cet article :
Millière Raphaël (2017/1). Les fenêtres de la perception : autoscopie, illusions corporelles globales et conscience de soi. In Dumas Guillaume & Fortier Martin & González Juan C. (Eds), Les états modifiés de conscience en question: anciennes limites et nouvelles approches, Intellectica, 67, (pp.165-198), DOI: 10.3406/intel.2017.1840.