Inscription corporelle des dynamiques cognitives et leur impact sur la liberté de l’humain en société
DOI: 10.3406/intel.2021.2000
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L’objet de cet article est d’examiner comment les connaissances issues de la psychologie et des neurosciences cognitives sur les automatismes comportementaux que notre corps acquière par interaction avec notre environnement peuvent nous aider à devenir plus libres. Pour cela, nous dressons un parallèle avec des positionnements philosophiques selon lesquels la liberté est possible à l’humain par degré, notamment celui de Spinoza où la connaissance rend plus libre, et celui de Bergson où le temps de délibération et d’invocation de la mémoire rend plus libre. Plus précisément, notre thèse est qu’un examen critique régulier de tout ce qui favorise nos automatismes comportementaux augmente notre liberté. Ceci nous permet de ne garder que des automatismes choisis, et de réduire l’influence des stimuli externes sur nos décisions. Pour cela, nous insistons sur la notion d’apprentissage de modèles internes issus des neurosciences computationnelles. Ces modèles nous permettent de simuler mentalement les conséquences possibles de nos actions avant de décider, et donc de délibérer en fonction de nos buts et de nos valeurs. Ainsi, nous pouvons prendre des décisions qui nous ressemblent davantage et que nous avons moins de chances de regretter par la suite. Enfin, il s’agit de soumettre à un examen critique tous les éléments de notre environnement qui nous poussent à agir par automatismes (stimuli conditionnés, contextes particuliers, publicités, messages politiques simplistes, pression sociale, etc.).
Pour citer cet article :
Khamassi Mehdi, Lorenceau Jean (2021/2). Inscription corporelle des dynamiques cognitives et leur impact sur la liberté de l’humain en société. In Monier Cyril & Khamassi Mehdi (Eds), Liberté et cognition, Intellectica, 75, (pp.33-72), DOI: 10.3406/intel.2021.2000.