Boire pour entrer en transe. L’ivresse du chamane dans les Andes boliviennes
DOI: 10.3406/intel.2017.1848
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Ivre, le curandero, le chamane andin quechua, acquiert des pouvoirs qui lui permettent de voir dans le futur et de provoquer chance ou malchance mais également d’entrer en communication avec les esprits de la nature anthropomorphisée et les morts, eux aussi conviés à boire. S’il peut le faire, c’est parce que pour une part il appartient à leur monde : différent du reste des humains, il est parfois considéré comme un démon. Dans cet état de transe éthylique intrinsèquement sacrificiel – qui induit une dégradation de sa santé et une altération de ses relations sociales –, ce dernier expérimente une transformation de sa personne physique mais également de son psychisme, dans un environnement qu’il perçoit différemment. À l’aide d’une ethnographie réalisée auprès de deux curanderos des Andes boliviennes, je décris l’embrasement sensoriel et la modification du comportement que permet l’ivresse et je propose l’analyse de cette métamorphose à l’aide, notamment, du cadre théorique de la cognition incarnée.
Pour citer cet article :
Geffroy Céline (2017/1). Boire pour entrer en transe. L’ivresse du chamane dans les Andes boliviennes. In Dumas Guillaume & Fortier Martin & González Juan C. (Eds), Les états modifiés de conscience en question: anciennes limites et nouvelles approches, Intellectica, 67, (pp.327-346), DOI: 10.3406/intel.2017.1848.