« Préhistoire intime. Vivre dans la peau des Homo sapiens », Sophie A. de Beaune, Gallimard, folio histoire, 2022

L’ouvrage est l’occasion d’une mise en situation générale des connaissances plus ou moins établies sur ce qu’était la vie des femmes, des hommes et des enfants à l’ère préhistorique. Pour dépasser les clichés issus des travaux du XIXe siècle, l’autrice choisit de partir de l’étude de l’usage des corps des femmes, des hommes et des enfants qui vivaient il y a 100 000 à 40 000 ans, en Europe, même si le lecteur découvrira que l’étude concerne des sites du monde entier en intégrant l’observation de pratiques contemporaines étudiées dans des zones longtemps isolées des modes de vie modernes.

Par l’archéologie du corps, il s’agit d’étudier les activités, les rapports entre femmes et hommes, le statut des enfants, le statut des malades... mais aussi ce qu’il est possible de saisir des émotions, des affects. Toutes choses réputées invisibles que l’autrice entend bien révéler à partir de traces indirectes et avec une méthode scientifique rigoureuse.

Le message de l’ouvrage est un signal à destination des préhistoriens mais s’adresse aussi à toute autre personne en l’invitant à se laisser porter par le patchwork des résultats de recherche présentés afin de laisser l’image de la vie préhistorique s’installer progressivement.

Un livre à mettre entre toutes les mains, un régal pour imaginer nos racines communes.