Turing et la cryptanalyse : mécanisation et probabilités

Durand-Richard Marie-José
Guillot Philippe
Langue de rédaction : Français
DOI: 10.3406/intel.2020.1951
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La contribution d’Alan M. Turing (1912-1954) à la cryptanalyse est souvent ignorée ou mal connue. Il règne aussi une malencontreuse confusion entre la conception abstraite de Turing du calcul mécanique, sa conception des Bombes qui ont servi au décryptement d’Enigma, et la production du Colossus, premier calculateur électronique conçu et réalisé à Bletchley Park. Cette confusion peut s’expliquer à la fois par une vision trop souvent hagiographique des événements attachés à la vie et à l’œuvre de Turing, et par le secret qui a longtemps régné sur les productions de Bletchley Park. Cet article vise à resituer le travail de Turing dans le contexte de la vaste entreprise de cryptanalyse qu’a constitué Bletchley Park pendant la Seconde Guerre Mondiale, et à analyser les conditions du rapprochement irréversible ainsi engagé entre cryptanalyse, mécanisation du calcul et mathématiques. Si Turing n’a pas directement contribué à la construction du Colossus, il a développé l’approche probabiliste de la cryptanalyse, que Irving John Good (1916-2009) révélera plusieurs décennies plus tard, et qui est aujourd’hui au fondement de l’analyse séquentielle.



Pour citer cet article :

Durand-Richard Marie-José, Guillot Philippe (2020/1). Turing et la cryptanalyse : mécanisation et probabilités. In De Glas Michel & Lassègue Jean (Eds), Retour à Turing : son héritage aujourd’hui, Intellectica, 72, (pp.159-190), DOI: 10.3406/intel.2020.1951.