« And the rod starts to swing » Morphogènes, instabilités et organismes imaginaires dans l’approche de Turing à la biologie

Franceschelli Sara
Langue de rédaction : Français
DOI: 10.3406/intel.2020.1952
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Une très riche bibliographie existe désormais sur l’article de Alan Turing de 1952, « The Chemical Basis of Morphogenesis », mais beaucoup de questions se posent toujours au lecteur : pourquoi Turing, l’un des pères de l’informatique et de la notion de programme, ne mobilise de métaphore informationnelle associée à la notion de programme génétique dans son travail sur la morphogenèse et préfère se lancer dans une démarche de modélisation par un système d’équations différentielles mobilisant des mathématiques très lointaines de ses domaines de travail précédents ? D’où tire-t-il son inspiration modélisatrice, à la fois du point de vue des mathématiques employées et du point de vue des références à la biologie ?

Dans cet essai nous aborderons ces questions par la mise en évidence des connotations morphologiques du travail de Turing en biologie, qui renouvellent profondément la morphologie de D’Arcy Thompson : la définition de morphogène, l’établissement des instabilités comme condition de la rupture de symétrie, et les relations entre calcul numérique et théorie analytique.



Pour citer cet article :

Franceschelli Sara (2020/1). « And the rod starts to swing » Morphogènes, instabilités et organismes imaginaires dans l’approche de Turing à la biologie. In De Glas Michel & Lassègue Jean (Eds), Retour à Turing : son héritage aujourd’hui, Intellectica, 72, (pp.191-214), DOI: 10.3406/intel.2020.1952.