Comment la culture vient à l'esprit. Des affordances sociales aux analogies culturelles
DOI: 10.3406/intel.2007.1286
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Jusqu’à présent, les tentatives naturalistes visant à rendre compte des phénomènes culturels ont eu tendance à les appréhender comme des représentations qui se diffusent dans la population grâce à leurs propriétés contre-intuitives, qui retiennent l’attention et facilitent la mémorisation individuelle. En complément à cette perspective, qui présuppose une forme de distanciation cognitive entre les individus et leur culture, cet article propose un modèle naturaliste qui prend acte de la forte implication cognitive et de la posture, non pas contemplative mais participative, que provoquent bon nombre de phénomènes culturels. Un tel modèle tente de défendre une «vision continuiste» du lien entre nature et culture en remettant partiellement en question la focalisation traditionnelle des sciences sociales sur la dimension artificielle et arbitraire des faits sociaux. Pour les auteurs, en effet, cette focalisation ne rend pas compte de la naturalité et de l’universalité d’un certain nombre de formes sociales élémentaires. Une fois posée la naturalité partielle du social, l’objectif est alors de rendre compte de l’émergence des phénomènes culturels. L’hypothèse défendue ici est que les capacités analogiques, elles aussi naturelles, qui permettent aux esprits humains de «dériver» les formes culturelles du monde de la nature, qu’il soit physique ou social, jouent un rôle central dans l’élaboration d’une sphère de l’expérience collective qui est tout à la fois culturelle et intuitive.
Pour citer cet article :
Kaufmann Laurence, Clément Fabrice (2007/2-3). Comment la culture vient à l'esprit. Des affordances sociales aux analogies culturelles. In Clément Fabrice & Kaufmann Laurence (Eds), Culture et société : quelques points de vue de chercheurs en science cognitive, Intellectica, 46-47, (pp.221-250), DOI: 10.3406/intel.2007.1286.