La cognition comme produit de l’interaction sociale. Un point de vue pragmatiste
DOI: 10.3406/intel.2010.1187
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L’objectif du texte consiste à s’interroger sur les différents types de rapports que peuvent entretenir les notions d’interaction et de cognition. Nous le ferons du point de vue de la psychologie sociale. Premièrement, en soulignant la faible place qu’occupent les études sur l’interaction sociale dans cette discipline et en signalant que c’est à l’interaction verbale qu’est réservée cette place. Deuxièmement, en pointant le caractère égocéphalocentré de la majorité des études conduites en la matière dans une psychologie sociale qui s’intéresse plus à des individus en interaction qu’à des relations constituant les individus, et qui, quand elle aborde les phénomènes liés à la cognition, adopte une approche représentationaliste et mentaliste. Troisièmement, en proposant ensuite une qualification de l’interaction sociale comme modelage de formes langagières, corporelles et artefactuelles, inscrite dans le domaine de la cognition située et distribuée. Quatrièmement, en donnant quelques éléments empiriques illustrant en quoi le processus cognitif est engendré par une dynamique interactionnelle où sont mobilisés et les dires et les faires des acteurs à l’origine du déploiement, dans un espace instrumenté, d’une production conjointe de formes. Autrement dit, je défendrai, d’un point de vue de psychologue social des processus cognitifs collaboratifs, une approche faisant de la cognition un produit de l’interaction sociale.
Pour citer cet article :
Brassac Christian (2010/1-2). La cognition comme produit de l’interaction sociale. Un point de vue pragmatiste. In Steiner Pierre & Stewart John (Eds), Philosophie, Technologie et Cognition, Intellectica, 53-54, (pp.311-330), DOI: 10.3406/intel.2010.1187.