La pente du naturalisme
DOI: 10.3406/intel.2018.1876
Les sciences cognitives sont passées, en un demi-siècle, d’une configuration dans laquelle les neurosciences ne jouaient au mieux qu’un rôle marginal, à une configuration dans laquelle elles occupent une position centrale, voire hégémonique. Comment expliquer un pareil renversement ? L’article complète les explications courantes – difficultés du paradigme classique, progrès spectaculaire des neurosciences nourri par le développement de la neuro-imagerie... – par la prise en compte de la pression exercée par l’exigence de naturalisation : l’étude du cerveau apparaît aujourd'hui, comparée à l’approche classique, comme une voie rapide et sûre vers la naturalisation de l’esprit. Il s’agit là d’une fausse évidence, qui repose sur l’idée que nous savons en quoi consiste la naturalisation d’un domaine avant d’en avoir largement engagé la réalisation scientifique effective. Une fois dissipée cette illusion, on retrouve une perspective équilibrée sur le domaine, tant dans son développement historique que dans son état présent.
Pour citer cet article :
Andler Daniel (2018/1-2). La pente du naturalisme. In Monier Cyril & Sarti Alessandro (Eds), Les Neurosciences au sein des sciences de la cognition entre neuroenthousiasme et neuroscepticisme, Intellectica, 69, (pp.149-165), DOI: 10.3406/intel.2018.1876.