La robotique inspirée par l'organisme
DOI: 10.3406/intel.2010.1181
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Les avancées techniques et conceptuelles en sciences cogni- tives ont toujours été connectées directement ou indirectement à l’intelli- gence artificielle et plus particulièrement, dans les vingt dernières années, au domaine de la robotique autonome. C’est grâce à l’élégance et à la valeur pratique du travail dans les différentes parties de la robotique que certaines questions fondamentales en sciences cognitives peuvent être re- visitées. C’est tout à fait le cas pour la question de la signification. Qu’est-ce qui rend un engagement dans le monde signifiant pour un robot ? Je promeus dans cet article une approche qui aborde cette ques- tion via l’idée d’une continuité vie-esprit appuyée sur des notions telles que corporéité, systèmes complexes adaptatifs, enaction ainsi que sur des théorisations d’inspiration phénoménologique et existentialiste. Je m’intéresse à la question de savoir ce qui constitue l’identité d’un système cognitif et j’y réponds en termes d’autonomie définie comme une clôture opérationnelle. Puis j’examine comment l’autonomie rend possible une régulation normative des interactions environnementales (agentivité) en termes du « faire-sens », ce qui est la marque de la cognition. Je discute plusieurs questions ouvertes par cette approche systémique : comme par exemple le fait de savoir si des habitudes peuvent être considérées comme des formes supérieures d’identités autonomes au-delà du soi organique. Quelques conséquences directes pour la robotique sont explorées en re- visitant et en étendant les modèles de l’adaptation homéostatique vers les distorsions du champ visuel.
Pour citer cet article :
Di Paolo Ezequiel (2010/1-2). La robotique inspirée par l'organisme. In Steiner Pierre & Stewart John (Eds), Philosophie, Technologie et Cognition, Intellectica, 53-54, (pp.129-162), DOI: 10.3406/intel.2010.1181.