Les fondements sensorimoteurs de la régulation des distances interpersonnelles.
DOI: 10.3406/intel.2021.1986
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Notre capacité à coder les objets visuels dans un format sensorimoteur contribue à l’élaboration d'une représentation fonctionnelle du monde environnant, impliquant un traitement neural distinct de l’espace péripersonnel et extrapersonnel. Un point de vue partagé est que l'espace péripersonnel est une représentation multimodale permettant l’organisation des actes moteurs volontaires et le développement conceptuel relatif aux objets. De par ses propriétés motrices, l’espace péripersonnel constitue également un espace de protection contre les menaces extérieures et participe ainsi à l’organisation des interactions sociales. Sur la base de données expérimentales, d'imagerie cérébrale et neuropsychologiques récentes, nous défendrons l’idée que la régulation des distances interpersonnelles repose sur deux processus distincts : la spécification sensori-motrice de l’espace péripersonnel qui détermine les contraintes physiques des interactions sociales et la spécification émotionnelle du niveau de menace dans l'environnement qui détermine les processus d’approche/évitement. L'intégration de ces dimensions motrices et affectives permet ainsi d’envisager un cadre unifié du contrôle des actions dirigées vers les objets et des interactions sociales, en accord avec les approches incarnées de la cognition.
Pour citer cet article :
Cartaud Alice, Coello Yann (2021/1). Les fondements sensorimoteurs de la régulation des distances interpersonnelles. In Versace Rémy (Eds), Mémoire et cognition incarnée : comment le sens du monde se construit-il dans nos interactions avec l'environnement ? Intellectica, 74, (pp.79-100), DOI: 10.3406/intel.2021.1986.