Que voit-on (ou pas) en IRM ?
DOI: 10.3406/intel.2018.1878
La compréhension de notre cerveau est un des enjeux scientifiques majeurs du 21e siècle. En plus des aspects scientifiques, mécanismes biologiques sous-tendant notre vie mentale, il s’agit de comprendre et surtout de prévenir et traiter les désordres du fonctionnement cérébral, affections neurologiques et psychiatriques, notamment avec des populations vieillissantes, et au-delà de pouvoir réparer ou même répliquer peut-être un jour son fonctionnement. La neuroimagerie, en particulier par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), est devenue une approche incontournable dans cette quête car elle permet d’étudier in situ, chez l’homme, sain ou malade, et de manière non invasive les liens entre structure et fonction. L’anatomie fine du cerveau et les connexions entre aires cérébrales peuvent-être observées en 3 dimensions, les réseaux de régions impliquées dans tel ou tel processus cognitif deviennent visibles. Il reste que ces méthodes d’imagerie ont leurs limites, par leurs principes physiques d’abord, et surtout dans la manière dont les résultats sont obtenus et exploités. Il est tentant de s’appuyer sur ces belles images pour alimenter ces « néo disciplines » que sont la neuro-économie, la neuro-éducation, le neuro-marketing, la neuro-éthique, voire même la neuro-politique, mais la modestie doit rester de mise pour éviter toute surinterprétation hâtive de ces images. L’objectif de ce court article est d’illustrer, à partir de quelques exemples, ce qui peut être obtenu ou pas aujourd’hui par la neuroimagerie et en particulier l’IRM pour l’exploration du cerveau humain.
Pour citer cet article :
Le Bihan Denis (2018/1-2). Que voit-on (ou pas) en IRM ? In Monier Cyril & Sarti Alessandro (Eds), Les Neurosciences au sein des sciences de la cognition entre neuroenthousiasme et neuroscepticisme, Intellectica, 69, (pp.187-200), DOI: 10.3406/intel.2018.1878.