Rythmes, valence et mélodie du vivant
DOI: n/a
Bien que les points de tensions entre la théorie enactive autonomiste et la théorie de l’inférence active ont été discutés récemment, il me semble qu’en abordant l’ensemble par la question du temps vécu, on peut déceler une passerelle théorique prometteuse. Mon hypothèse est que l’énactivisme autonomiste se structure essentiellement autour d’une conception rétentionnelle de l’organisation dynamique (passé/présent et donc, « historicité ») et que l’inférence active fait symétriquement de même en privilégiant une organisation dynamique protentionnelle (futur/présent et donc, « contingence »). Ma stratégie consistera à observer le point de bascule d’une phénoménologie statique vers une phénoménologie génétique, au sein de laquelle l’affect joue un rôle déterminant pour structurer, à nouveaux frais, le présent vivant. Je chercherai à y faire ressortir l’importance de la relation que l’affect entretient avec le mouvement pour justifier d’une constitution de « rythmes » et de « tempos » écologiques qui me semblent être à la source de toute formation valencielle ; c’est-à-dire au point initial d’un sens dont on peut supposer et espérer qu’il soit transversal aux organismes vivants, quel que soit leur type ou leur degré de complexité.
Pour citer cet article :
Weiss Claude (2023/2). Rythmes, valence et mélodie du vivant. In Viaud-Delmon Isabelle, Chapouthier Georges (Eds), Au-delà de la cognition, les émotions, Intellectica, 79, (pp.129-158), DOI: n/a.