Y a-t-il un « mentalisme » cartésien ?

Gillot Pascale
Langue de rédaction : Français
DOI: 10.3406/intel.2012.1132
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Dans cet article, nous examinons la question du « mentalisme » et de l’« internalisme » couramment attribués à Descartes, par différents auteurs appartenant à la philosophie contemporaine de l’esprit de langue anglaise notamment Daniel Dennett, Hilary Putnam, John Searle). Nous tentons de discerner ce qui, dans la perspective originale de Descartes, en particulier dans les textes de la Dioptrique et des Méditations Métaphysiques, résiste à la qualification univoque de « Théâtre central » et de « théorie représentationaliste » s’agissant en particulier de la théorie de la perception et de la théorie de la connaissance. Nous opposons à cette lecture traditionnelle deux arguments principaux ; d’une part, la disjonction des catégories de représentation et de ressemblance dans la philosophie cartésienne, corrélative de l’identification des idées à des « conceptions de la pensée » ; d’autre part, l’irréductibilité de la théorie cartésienne des idées à une doctrine des « sense data » dont l’origine serait bien plutôt repérable dans la tradition empiriste issue de Locke. Nous mettons enfin en perspective l’hétérodoxie du dit mentalisme de Descartes avec sa conceptualisation originale, non psychologique, du Sujet pensant (« Ego sum, ego existo »), qui ne se laisse peut-être pas entendre dans les termes univoques d’une « philosophie de la conscience ».



Pour citer cet article :

Gillot Pascale (2012/1). Y a-t-il un « mentalisme » cartésien ? In Gillot Pascale & Garreta Guillaume (Eds), Les lieux de l’esprit, Intellectica, 57, (pp.35-54), DOI: 10.3406/intel.2012.1132.