Physique et complexité
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On avance ici l’idée que la notion de complexité, fort à la mode dans nombre de discours sur la science contemporaine, a peu de pertinence en ce qui concerne la physique, excepté peut-être dans certains domaines limités de la physique statistique. Le fait est que la physique théorique, en raison de sa formalisation mathématique intrinsèque, peut en général, comme on le montrera sur quelques exemples, échapper à la difficulté récurrente que pose le traitement des couplages réciproques entre des niveaux d’analyse différents ou des parties hétérogènes d’un système — un énoncé que nous prenons comme une caractérisation minimale de la complexité. Il faut cependant reconnaître que la physique, si elle n’est pas une science théorique du complexe, est une science complexe lorsqu’on la considère du point de vue de sa pratique. Mais ce n’est guère là une assertion profonde, car s’il est certainement nécessaire de reconnaître la complexité comme un trait de l’activité scientifique, le mot ici ne va guère au-delà de son sens dans la langue commune et ne peut prétendre à un contenu philosophique ou scientifique conséquent.
Pour citer cet article :
Lévy-Leblond Jean-Marc (2022/1). Physique et complexité. In Lenay Charles (Eds), John Stewart : Hommage/Héritage/Débat, Intellectica, 76, (pp.71-80), DOI: n/a.