Pour une anthropologie sémiotique et phénoménologique. Le sujet de la parole entre cognition sociale et valeurs sémiolinguistiques
DOI: 10.3406/intel.2015.1026
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Quelles sont les relations entre socialité, intersubjectivité et subjectivation à l’œuvre dans les jeux linguistiques et sémiotiques et à l’intérieur des pratiques signifiantes ? Comment penser l’articulation entre d’un côté la cognition sociale au sens d’un ensemble de processus cognitifs et d’activités indissociables d’une situation particulière, et de l’autre côté la vie proprement sociale des signes et des valeurs sémiotiques, manifestant dès le début non seulement une hétérogénéité de composantes et de dynamiques de constitution, de distribution et de variation, mais aussi un nouage et un intrigue sociales et expérientiels non réductibles à aucune des dimensions évoquées ? Et, encore, quel est le rôle spécifique joué par la dimension culturelle dans les processus de cognition ? Si l’on pose, dans la suite de la tradition phénoménologique et écologique, une continuité entre la dimension organique du corps et ses dimensions sociales, historiques et contingentes – ce qui il est propre aux organisations sémiotiques humaines – ou, en d’autres termes, si l’on conçoit une inséparabilité entre la dimension organique du corps et les processus de perception, il paraît nécessaire se demander comment rendre compte de cette partie extérieure aux sujets que prend la culture dans le processus cognitifs, sans pour autant faire de rupture épistémologique avec le monde intérieur de l’expérience subjective et de son orchestration et théâtralisation langagière et sémiotique. Cette contribution vise à problématiser ces questions d’un point de vue épistémologique, en focalisant le statut du sujet de la parole au sens d’un dispositif d’auto-transformation et de subjectivation mis en place par la praxis langagière. En même temps, on se préoccupera de comprendre et d’esquisser les tensions et les résonances que ce sujet de la parole ainsi compris subit et construit par rapport aux institutions de sens et aux cultures, celles-ci entendues comme des milieux privilégiés dont la physionomie reste bien à démêler.
Pour citer cet article :
Bondi Antonino (2015/1). Pour une anthropologie sémiotique et phénoménologique. Le sujet de la parole entre cognition sociale et valeurs sémiolinguistiques. In Stewart John (Eds), Cognition et Société : l’inscription sociale de la cognition, Intellectica, 63, (pp.125-149), DOI: 10.3406/intel.2015.1026.