N°80 - 2024/1

Perspective(s) enactive(s) en sciences de l'éducation et de la formation

Poizat Germain, Perrin Nicolas, Renault Leticia, San Martin Julia

Appel à contribution pour le n° 80 « Perspective(s) enactive(s) en sciences de l'éducation et de la formation »



Coordination
Germain Poizat, Université de Genève, Suisse (correspondant pour le comité de rédaction)
Nicolas Perrin, HEP Vaud, Suisse
Leticia Renault, Universidade de Coimbra, Portugal
Julia San Martin, Universidad de Aysén, Chile

Appel à contribution
Ce numéro sera élaboré sur la base d’invitations et d’une sélection restreinte d’articles suite à un appel à contribution. Il sera composé d’articles en français et en anglais.

Calendrier
- 15 Juillet 2023 : deadline soumission des articles (50’000 caractères)
- 15 Février 2024 : deadline pour les articles définitifs (en version révisée)

Format/langue
Les francophones doivent écrire en français. Les auteur.es non-francophones peuvent écrire en anglais ou en français (une relecture par un native speaker est à prévoir si ce n'est pas la langue maternelle).

Politique éditoriale et instructions aux auteurs
Intellectica est une revue francophone créée par l’ARCo en 1985. Elle est consacrée à la publication de travaux théoriques, épistémologiques et historiques, éclairant les problématiques actuelles, dans le domaine des sciences de la cognition sous la forme de longs articles réflexifs, critiques et/ou prospectifs. Le choix éditorial de la revue est d’exclure les contributions à caractère strictement empirique (toute forme confondue : expérimentation, observation, etc.), ces travaux bénéficiant de la multitude des revues dédiées à ce type de recherche. Le comité de rédaction veille cependant à ce que les travaux réflexifs présentés soient en phase avec l’actualité empirique du domaine et, si nécessaire, qu'ils soient exposés synthétiquement au sein des articles. Vous trouverez ici l’intégralité des instructions aux auteurs : https://intellectica.org/fr/auteurs

Les articles, en français ou en anglais, publiés par Intellectica doivent pouvoir être accessible à un public large de lecteurs ayant déjà une certaine accointance avec le domaine. Vous pouvez consulter les archives en ligne d’Intellectica pour voir le type d’article que la revue a publié au fil des ans (http://intellectica.org/fr/numeros).

Embargo
La revue Intellectica a opté pour un embargo de deux ans sur les articles originaux. Au-delà de deux ans, les articles (version post-print éditeur) sont diffusables gratuitement à partir du site Intellectica ou de tout autre site. L'ensemble des archives (volumes en dehors de l’embargo) de la revue est disponible sur la plateforme d'archives ouvertes Persée.

Soumission
Envoyez votre manuscrit (ou vos questions) à soumission@intellectica.org
Merci de communiquer en amont votre intention de contribuer au numéro à la coordination.
Instructions aux auteurs : http://intellectica.org/fr/auteurs
Date limite : 15 juillet 2023

Présentation du numéro
Ce numéro a pour ambition de favoriser la compréhension et l’appréhension de l’hypothèse de l’enaction au sein des sciences de l’éducation ; de faire état de sa fécondité (théorique, empirique, pratique) ou non en matière de production de connaissances sur l’apprentissage et de transformation des pratiques d’éducation, enseignement, et formation ; de favoriser la connaissance réciproque et l’enrichissement mutuel entre sciences de l’éducation et sciences cognitives (tout du moins l’intérieur de l’approche enactive), d’alimenter la fertilisation réciproque et les controverses entre les différentes perspectives et programmes de recherche en éducation ; d’encourager des transductions jusqu’aux pratiques d’éducation, d’enseignement, et d’apprentissage ; mais aussi de discuter des différents futurs possibles et souhaitables pour les travaux s’inscrivant dans une perspective enactive dans le domaine de l’éducation, de l’enseignement, et de la formation.

Une diversité d’études inspirées par le paradigme de l’enaction ont été conduites dans le champ de l’éducation et ceci depuis de nombreuses années (e.g., Begg, 2013 ; Bopry, 2001, 2007a, 2007b ; Brown & Coles, 2011 ; Coles, 2005 ; Holton, 2010 ; Li, 2008, 2010, 2013 ; Lozano, 2015 ; Maheux & Proulx, 2015 ; Masciotra, Roth & Morel, 2008 ; Proulx, Simmt, & Towers, 2009 ; Reid et Mgombelo, 2015 ; Rossi, 2011, Rossi, Prenna, Giannandrea, & Magnoler, 2013 ; Zorn & Parke, 2011). Tout en faisant référence à l’hypothèse de l’autopoïèse et/ou de l’enaction, ces recherches ont souvent privilégié certaines notions ou interprétations, tout en les articulant avec différents cadres théoriques. A titre d’illustration, l’hypothèse de l’enaction a souvent été associée aux courants de l’apprentissage situé, au constructivisme (Piagétien), aux approches des systèmes complexes et non linéaires, à la psychologie écologique ou encore au pragmatisme (e.g., Davis & Sumara, 2006 ; Khan, Francis & Davis, 2015 ; Masciotra, 2010 ; Zorn, 2011). Une revue rapide de cette littérature (même si une revue de littérature systématique serait à conduire) fait apparaître des modalités et des degrés fort différents de convocation de l’hypothèse de l’enaction dans le domaine de l’éducation. Sans remettre en cause les propositions formulées dans ces études, soulignons qu’elles n’explorent pas toujours pleinement les liens entre l’hypothèse ontologique de l’enaction et les répercussions d’ordre épistémologique et méthodologique afférentes (que ce soit en matière de recherche, de conception, ou d’intervention). L’ambition de ce numéro ne sera pourtant pas d’aborder frontalement cette dimension à travers des discussions théoriques sur les bases ontologiques de l’approche enactive (discussions qui saturent parfois l’espace de recherche), et la cascade des conséquences épistémologiques, méthodologiques, ou encore éthiques en matière de recherche (y compris en matière de sciences de l’éducation et de recherche sur l’apprentissage).

L’objet de ce numéro est plus particulièrement de questionner les avancées conceptuelles, empiriques, et pratiques ouvrant a) sur une compréhension renouvelée des phénomènes d’apprentissage et de développement, et b) sur des pratiques d’intervention et de conception en éducation, enseignement, et formation. Si les dimensions ontologiques, épistémologiques, méthodologiques, ou éthiques pourront être discutées, ceci ne sera qu’au titre de détour, à l’image de Persée face à Gorgone, pour traiter des questions d’apprentissage ou d’éducation au sens large.

L’ambition de ce numéro est donc de rassembler des auteurs et des auteures et des programmes de recherches s’attachant :
- à dériver de l’approche enactive des avancées théoriques en matière de théorie de l'apprentissage-développement (allant jusqu’à la proposition d’une définition de l’apprentissage-développement) ;
- à apprécier la fécondité empirique et pratique dans le domaine de l'éducation de certains concepts centraux de l’enaction comme : sense-making, participatory sense-making, languaging, perturbation, first-person and third person approaches… ;
- à formuler des méthodes, des modalités d’intervention, ou des pratiques éducatives nouvelles, ainsi que des principes pour la conception de situations pour l’apprentissage, l’enseignement, et la formation ;
- à conduire en éducation des “design” d’expérimentations ou “design-based research” sous l’hypothèse de l’enaction ;
- à formuler un projet ou un programme éducatif alternatif comme prolongation politique et éthique de l’enaction.

A travers ce numéro, nous tenterons de couvrir au mieux l’ensemble du spectre des recherches conduites dans le cadre de l’approche enactive: autopoietic enactivism, enaction, phenomenologically inspired enactivist approach, radical enactivism, sensori-motor enactivism, enactivism more pragmatic, neurophenomenology, science and contemplative wisdom.